La philosophie Montessori

31/08/1870 : Naissance à Chiaravalle en Italie dans une famille bourgeoise.

Elle est enfant unique, fille d’Alessandro Montessori et Renilde Stoppani .

1882 : Déménagement à Rome avec ses parents.

1884 : Intègre l’école technique pour les garçons.

1890 : Etude de mathématiques et de sciences physiques et naturelles.

1896 : Maria Montessori soutient sa thèse de doctorat dans le domaine de la psychiatrie. Il s’agit d’une étude clinique sur les hallucinations antagonistes. Elle devient ainsi la première femme médecin d’Italie.

1897 : Maria Montessori donne ses premières conférences.

1898 : Maria Montessori met au monde son fils Mario avec le docteur Montessano .

1899 : Création de l’école d’orthophrénie.

1902 : Maria Montessori traduit les livres d’Itard en Italien.

1903 : Professeur à l’université de Rome.

05/01/1907 : Création de la casa dei Bambini à Rome.

1909 : Premiers cours de formation à sa pédagogie.

1911 : Ouverture des premières écoles Montessori aux U.S.A.

De 1914 à 1918 : Voyages multiples aux U.S.A.

1916 : Départ pour Barcelone.

1922 : Création de l’école de Vienne.

1934 : Exil aux Pays-Bas avec Mario.

1939 à 1945 : Départ en Inde. Elle rencontre Gandhi et s’intéresse aux nouveau-nés.

1945 : A la fin de la guerre, Elle réouvre les écoles qui avaient été fermées en Italie. Elle ouvre une école Montessori à Londres.

Elle a fini sa vie en Europe. Elle a été nominée pour le prix Nobel de la paix en 1950, 1951, 1952.

Elle décède en Hollande le 06/05/1952.

Maria Montessori a produit de nombreux écrits, donné des conférences dans lesquelles elle a accordé une place centrale à l’enfant. Son fils Mario a poursuivi son travail à sa mort.

• La pédagogie scientifique. Tome 1. Son premier ouvrage paru en Italie en 1909 et en France en 1926. Elle pose les bases de la pédagogie scientifique en explicitant le travail engagé dans la casa dei Bambini à Rome.
• Le manuel pratique de la méthode Montessori. 1914. Ecrit initialement en anglais suite à un cycle de conférences données aux Etats-Unis.
• L’enfant dans la famille. 1923.
• Psycho-géométrie. 1934.
• L’enfant. 1935.
• De l’enfant à l’adolescent. 1936. Maria Montessori aborde de façon spécifique l’éducation de l’enfant de plus de sept ans. Elle décrit l’œuvre qui s’opère en l’enfant.
• Éducation à la paix. Conférences de 1932 à 1939.
• Éducation pour un monde nouveau. 1943. Ce livre se propose d’exposer les potentiels immenses de l’enfant, de les défendre, et d’aider les éducateurs à avoir un nouveau point de vue.
• Éduquer le potentiel humain. Conférence de 1943.paru en 1948.
• La formation de l’homme. 1949
• L’esprit absorbant. 1949. Ceci est le dernier ouvrage écrit par Maria Montessori, elle le présente comme “un chaînon dans le développement de notre pensée et de notre œuvre pour la défense des forces de l’enfance ».
• La pédagogie scientifique. Tome 2. 1958. Publié après sa mort par Mario Montessori. Cet ouvrage développe la pédagogie à appliquer pour les enfants du second plan de développement (6/12 ans).

Maria Montessori est née en 1870 en Italie. Issue d’un milieu socialement protégé et cultivé, elle montre très tôt un courage hors du commun, en se faisant inscrire, à 13 ans, dans un collège technique de garçons, bouleversant ainsi les règles sociales de son époque. Elle se passionne pour les mathématiques et la biologie. Une femme hors du commun.

Après avoir obtenu son baccalauréat, elle s’inscrit en faculté de médecine. De nouveau elle se heurte à l’hostilité de son entourage masculin et lutte pour devenir la première femme médecin de son pays. Elle sera également licenciée en philosophie, en anthropologie et sciences naturelles. Au travers de ses études elle développe sa philosophie de la vie : « Le respect de la vie en toute chose ». Elle a mené de nombreux combats pour faire reconnaitre les droits des enfants déficients mentaux et pour permettre l’émancipation des femmes. Une pédagogie pour tous les enfants.

Elle s’appuie sur des méthodes éducatives pour enfants déficients pour créer son propre matériel. L’intérêt porté aux enfants dits « anormaux » lui aura donné l’occasion de mettre au point sa méthode d’enseignement qu’elle reprend à l’usage de tous les enfants. Plus que jamais d’actualité.

Ses recherches, ses observations et ses réflexions l’amèneront à élaborer une pédagogie qui a révolutionné l’éducation en son temps qui va se généraliser dans le monde entier.

Elle est fondée sur la simplicité du naturel chez l’enfant et sur le « bon sens » et reste aujourd’hui plus que jamais d’actualité. Aide moi à faire par moi-même.

Maria Montessori a observé chez l’enfant un énergie de vie qui le pousse à agir seul pour conquérir son indépendance. »Aide moi à faire par moi-même » semble nous demander l’enfant. Dans la pédagogie Montessori, l’éducation est considérée comme une « aide à la vie ».

Maria Montessori ne cessera de mettre en évidence le fait qu’il faut instaurer une « éducation à la paix ». C’est en offrant à l’enfant la possibilité de révéler son véritable potentiel que l’on peut installer la paix durablement.

« Pour construire une pédagogie scientifique, il faut suivre une voie différente de celle qu’on a cru devoir suivre jusqu’ici. (…)

En général, il est important de définir la méthode, la technique ; et puis il faut attendre le résultat qui doit surgir de l’expérience. Aussi, une des caractéristiques des sciences expérimentales est de pratiquer l’expérience, sans idée préconçue sur le succès éventuel de cette expérience. Par exemple, si l’on veut étudier le développement de la tête des enfants, il est essentiel d’ignorer, pendant la mensuration, le degré d’intelligence de ces écoliers, afin que l’idée préconçue que les plus intelligents devraient avoir la tête plus développée, n’altère pas inconsciemment les résultats des recherches.

L’expérimentateur doit à ce moment se dépouiller de tout préjugé, or la culture formaliste fait partie des préjugés.

Si nous voulons tenter une pédagogie expérimentale, il conviendra en quelque sorte de dépouiller son esprit.

Ne partons donc pas d’idées préétablies sur la psychologie enfantine ; mais employons une méthode qui nous permette de libérer l’enfant afin de pouvoir découvrir sa véritable psychologie, grâce à l’observation de ses manifestations spontanées. De grandes surprises sont sans doute réservées à cette méthode ! »

Maria Montessori, La Découverte de l’Enfant, p.22-23, Desclée de Brouwer, Paris, 2016

« La grande question de l’éducation réside donc dans le respect de la personnalité de l’enfant et dans le fait de laisser libre cours à son activité spontanée au lieu de le contraindre et de la maîtriser.

Mais pour répondre à cette question, il ne suffit pas de poser des principes qui pourraient avoir un effet négatif, comme abandonner l’enfant à lui-même en le laissant suivre n’importe quelle envie. Non, la réponse réside dans une construction positive qui peut s’énoncer ainsi: pour laisser à l’enfant sa liberté d’action, il est nécessaire de préparer en amont un environnement adapté à son développement.

Une telle réponse implique la recherche d’aides au développement nécessaire et adaptées aux besoins psychiques de l’enfant. De cette manière l’environnement assume une partie du travail, qui auparavant, incombait exclusivement à la maitresse ; et plus celle-ci laissera l’environnement jouer ce rôle éducatif, plus l’enfant se développera de façon active et spontanée.

La maîtresse deviendra alors un trait d’union entre l’enfant et l’environnement. Elle soigne donc principalement cet environnement car elle en connait l’importance concrète et sait comment en tirer profit. »

Maria Montessori, Le manuel pratique de la méthode Montessori, p.14-18,  Desclée de Brouwer, Paris, 2016

« Il ne s’agit pas d’une méthode. Ce qu’on voit, c’est l’âme de l’enfant qui, libérée des obstacles, agit selon sa propre nature. Les qualités enfantines que nous avons mise en lumière appartiennent tout simplement à la vie, au même titre que le chant et la couleur des oiseaux ou que le parfum des fleurs. Elles ne sont en rien le résultat d’une « méthode d’éducation ».

Cependant il est évident que ces faits naturels peuvent subir l’influence de l’éducation, dont le but est de les protéger et de les cultiver, afin de favoriser leur développement.

De même que l’homme peut agir au moyen de la culture sur les fleurs dont les couleurs et les parfums sont naturels , le développement de certains caractères peut être facilité et les caractères primitifs qu’offre la nature peuvent être perfectionné en force et en beauté.

Les évènements survenus à la Maison des Enfants sont des phénomènes psychiques naturels. Ils ne sont pas pourtant apparents, comme les phénomènes naturels de la vie végétative.

La vie psychique est si versatile que ses caractères peuvent disparaître brusquement, lorsque l’environnement ne réunit pas les conditions propices ; d’autres caractères se substituent alors aux premiers . Aussi est-il nécessaire, avant de procéder à toute tentative d’éducation, d’établir dans l’environnement les conditions les plus favorables à l’occlusion des caractères normaux occultés. Il suffit d’éloigner les obstacles et c’est là la première chose à faire, la base même de l’éducation.

Il ne s’agit pas en effet de développer les caractères existants, mais de commencer par découvrir la nature, facilitant ainsi le développement du caractère normal. » 
Maria Montessori, L’Enfant, p.187, Desclée de Brouwer, Paris, 2018